ODÉON (THÉÂTRE DE L’)

ODÉON (THÉÂTRE DE L’)

ODÉON THÉÂTRE DE L’, Paris

Le 10 août 1779, des lettres patentes de Louis XVI décident qu’un théâtre destiné à la Comédie-Française serait édifié près du palais du Luxembourg. Les architectes Peyre et De Wailly édifièrent l’Odéon sur son emplacement actuel. La salle pouvait accueillir 1 900 personnes et avait coûté deux millions à Monsieur. Son parterre comportait des places assises, ce qui était une innovation. Il ouvrit ses portes en 1782. On jouait à 17 heures. En 1784, on y créait Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, qui fut un grand succès. Pour peu de temps baptisé «théâtre de l’Égalité», le théâtre ferma ses portes entre 1793 et 1797. Il sera le témoin du coup d’État du 18 fructidor avant d’être détruit par l’incendie de mars 1799. L’architecte Chalgrin le rebâtit, et il rouvrit ses portes le 15 juin 1808 sous le nom de Théâtre français du Sénat conservateur de l’impératrice». Nommé sous la Restauration Second Théâtre-Français, il brûle à nouveau en mars 1818. Louis XVIII ordonne sa reconstruction immédiate, et, le 30 septembre 1819, le théâtre de Chalgrin (et Baraquet) rouvre avec Wenceslas de Casimir Delavigne et L’École des maris de Molière. En 1829, la subvention est de 180 000 francs. On y joue Alexandre Dumas, Alfred de Vigny, Alfred de Musset. Les comédiens Frédérick Lemaître et M^lle George sont à la tête de la troupe. Mais le public vient peu. On y joue trois fois par semaine jusqu’à douze ou quinze actes par soirée; durant l’année 1841, sous la direction de Lireux, soixante-dix pièces nouvelles y furent présentées. La période contemporaine est marquée par la direction d’Antoine de 1906 à 1914. Ce grand rénovateur du théâtre y accomplit une œuvre considérable, et Firmin Gémier continue en partie l’œuvre de son maître et ami (1921-1930). Après une période difficile, l’Odéon est réuni à la Comédie-Française, en 1946, sous le nom de Salle Luxembourg. Là, seront créées quelques œuvres modernes par la troupe des comédiens-français. Mais, en 1959, l’Odéon reprend son autonomie sous le nom de Théâtre de France confié à Jean-Louis Barrault. Cet extraordinaire animateur va y jouer Claudel et Offenbach, Ionesco et Genet... Lors des événements de mai-juin 1968, l’Odéon est occupé par les étudiants contestataires, puis fermé et livré à des activités indécises, avant d’être de nouveau confié à la Comédie-Française en 1970. En août 1971, le Théâtre de France prend le nom de Théâtre national de l’Odéon, et sa direction est confiée à Pierre Dux. Nouvelle modification en 1983: ses activités sont scindées. Les spectacles en français et en langue étrangère sont placés sous la direction artistique de Giorgio Strehler (Théâtre de l’Europe), tandis que l’activité de production est confiée à François Barachin. À partir de 1990, il devient Théâtre de l’Europe à part entière, sous la direction de Lluis Pasqual.

Encyclopédie Universelle. 2012.